Histoire

La passion dépasse la raison !!!
Une histoire qui n’en fini plus, nous essayons par cette approche de vous communiquer les boires et déboires des manufactures de Céramiques, il est impossible de s’arrêter à une seule manufacture, de ce fait, ce document sera en perpétuel mutation. Vous pouvez contribuer à cette étude, envoyez-nous vos commentaires Antiquités Christiaens

 La porcelaine tendre de Rouen. (1673- 

La première fabrication de porcelaine tendre en France est celle des faïenciers de Rouen « Louis et Michel Poterat » dont le premier obtint un privilège en octobre 1673. La seule pièce qui puisse lui être attribuée avec certitude c’est le moutardier du musée de Sèvres aux armes d’Asselin de Villequier, conseiller au parlement de Rouen. Les premières porcelaines de Rouen et de Saint-Cloud, sont extrêmement délicates et très translucides. Elles portent un décor en camaïeu bleu, de lambrequins et de broderies, de légères compositions dans le goût des arabesques de Berain. Cette porcelaine comportait des décors bleus sur un émail verdâtre. A sa mort en 1696, Louis Poterat, emporta le secret de la pâte tendre.

 La porcelaine tendre de Saint-Cloud (1677 – 1766)

Pierre Chicaneau dans sa manufacture de Saint-Cloud, qui dirige depuis 1675 la manufacture de faïence, trouvait en 1678 une formule de pâte tendre qu’exploitèrent à partir du début du XVIIIe siècle sa veuve Berthe Coudray, puis son second mari en 1722 : Henri-Charles Trou et ses enfants, poursuivent la fabrication jusqu’en 1766. Au départ les pièces sont modestes, ornées de broderies peintes en camaïeu bleu, ensuite, Saint-Cloud copia les décors orientaux à l’or et polychromie. La marque est un soleil en bleu en hommage à Louis XIV ; à l’époque d’Henri Trou correspond la marque STC. Toutes les pièces ont un aspect jaunâtre.

 La porcelaine tendre de Chantilly (1725-)

C’est à l’instigation de Louis-Henri de Bourbon, prince de Condé et dans son propre domaine, que fût créé en 1725 la manufacture de Chantilly (transfuge de Saint-Cloud) dont l’activité se maintint jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. La riche collection de porcelaines japonaises d’Imari du style Kakiemon, que possédait le prince de Condé, fournit aux céramistes de Chantilly leur première source d’inspiration. A Chantilly la pâte est blonde (jaunâtre), comme celle-ci n’est pas assez blanche, elle est recouverte d’un vernis plombifère (mélange de l’oxyde d’étain à la couverte) translucide ou d’un émail stannifère blanc, le tesson jaunâtre est donc camouflé par la blancheur de la couverte, cette technique est utilisée jusqu’en 1751. Grâce à cet emploi, ils réussirent à imiter ces porcelaines avec exactitude. Après 1751, le style de Chantilly est une imitation de celui de Vincennes et de Sèvres. A la fin du XVIII, Chantilly adopte une production plus simpliste en décor de camaïeu bleu. Robert Dubois né en 1709 à Bezancourt près de Pontoise (Seine-maritime) est Tourneur et a été employé par Chantilly depuis 1732. On y retrouve également son frère Gilles (né vers 1713 à Bézancourt) entre 1736 et 1738.
Y travaille également un certain Claude Humbert Gérin,(1705-175O)
1738 : 
Départ des Dubois ainsi que de Claude-Hubert Gérin vers Vincennes.
La marque habituelle est un cor de chasse, dessiné en rouge pendant la première période, en bleu pendant la seconde.
1753-1754 : Ajout de Alun dans la pâte, Chantilly achète les procédés de fabrication à Vincennes, par un transfuge (Jean-Mathias Caillat), mais cette opération en déplaira a sa majesté le Roi Louis XV, qui envoie le vendeur méditer en prison, il faut dire que sa majesté était actionnaire de la manufacture de Vincennes.
1758 : Robert Dubois arrive de Tournai avec plusieurs ouvriers de Tournai, dont son beau-frère Cerisier présent avec lui depuis le début.
Après la fermeture de Chantilly, des fabriques fondées dans la même région poursuivirent une production similaire, et leurs réalisations portent la marque au cor de chasse utilisée à Chantilly, elle est parfois accompagnée des initiales de son propriétaire : un « P » pour Pigory, le sigle « M. A.  » pour Michel-Isaac Aaron.

 La porcelaine de Mennecy (1737-1773)

Une fabrique voit le jour en 1737 à Mennecy dans le château du duc de Villeroy, puis en 1750 dans le village même de Mennecy (département de Seine-et-Oise) . La pâte de Mennecy est ambrée, de tonalité ivoire ou laiteuse. Elle copie Saint-Cloud, Chantilly, Vincennes ou Meissen. Elle se heurte au monopole de Sèvres et ne peut employer l’or. C’est alors qu’ils produisent de petits objets.

 Bourg-La-Reine (1766-

C’est en 1766 que la manufacture voit le jour, se sont les propriétaires de Mennecy qui ouvrent celle-ci, on y prolonge le style Louis XV…

 La porcelaine de Vincennes (1738-1756) Transfert vers Sèvres 1756

Les deux frères Dubois ont quitté la munufacture de Chantilly pour fonder avec Claude-Hubert Gérin la manufacture de porcelaine de Vincennes. Ses débuts, très modestes, se placent cependant sous la protection de hauts personnages.
En 1738 « Robert » et « Gilles Dubois » se disant possesseur des secrets de fabrication de la porcelaine se présentèrent au conseiller d’Etat et intendant des finances Jean-Louis Henri Orry de Fulvy (1703-1751) originaire d’une famille de Rouen. Celui-ci désireux de favoriser le développement de l’industrie porcelainière en France afin de concurrencer la production de Meissen (Allemagne), leur fît obtenir rapidement un local dans le château de Vincennes (les anciennes cuisines du Pavillon de la Reine) et d’importants subsides. Selon les termes de l’arrêt du Conseil d’État instituant la Manufacture des frères Adam. Les premiers dirigeants sont les frères Gilles et Robert Dubois, anciens élèves de la faïencerie de Saint-Cloud, ouvriers à Valenciennes et Saint-Amand chez Pierre Barthélémy Dorez, beau-frère de François Joseph Carpentier prédécesseur de François Joseph Peterinck. C\’est Claude-Hubert Gérin qui va produire pour la 1ère fois en France une porcelaine tendre réellement blanche et translucide (apport de Alun dans la pâte). Il faut dire que le père jésuite d’Entrecolles n’y était pas pour rien, alors qu’il préchait la bonne parole en Chine, il avait profité pour visiter les importants centres de porcelaine, très ennuyé pour décrire la fabrication (alors inconnue en France), il utilisa ses propres mots pour en décrire le secret de fabrication, il mentionna en particulier un matériau tenant lieu de kaolin, le Hoa-ché (« pierre ou minéral semblable à l’alun »)Celle-ci sera introduite dans une fritte.
1742-1743 : les trois fondateurs de la manufacture sont chassés par le marquis de fulvy pour des ennuis financiers, les frères Dubois avaient perdu 60.000 livres sur 5 ans et la production n’était pas rentable, et sont remplacés par un ancien ouvrier de la manufacture de Chantilly : Louis François Gravant (il vola le secret de la pâte à Guérin). Un ouvrier de la Manufacture du nom de Parent, qui avait réalisé quelques expériences, présenta à Orry des échantillons d’une porcelaine tendre de belle qualité et lui proposa de lui vendre le secret de fabrication. Orry accepta l’offre.
Les Dubois passerons par Paris (manufacture de Pont-aux-Choux en septembre 1743), puis Valenciennes pour arriver à Saint-Amand chez les Dorez, c’est à St Amand les eaux que Robert se remarie avec Joséphine CERISIER.
L’entreprise connut maintes vicissitudes : confiée à « Gravant » ouvrier des Dubois, montée en société au nom de « Charles Adam », puis, en 1751, à celui d' »Eloi Brichard », dirigée successivement par « Boileau » et par « Parent », elle avait obtenu, le 27 juillet 1745, le privilège de faire de la porcelaine « façon Saxe » et « façon de la Chine » et le défendra avec peine contre ses rivales. Vincennes chercha tout d’abord à surpasser les porcelaines de Saxe, et c’est d’Allemagne que vint la mode de ces fleurs « peintes au naturel » montées sur des branchages en métal verni qu’on plaçait dans des jardinières de tôles.
En 1746 La manufacture de Vincennes rapèle Guerin (il quitte la manufacture de Pont-aux-Choux) car sans lui la pâte de la porcelaine reste grise (il garde toujours le secret).
Il intervient sur le four et améliore la cuisson
Dès 1749 apparaît le « bleu royal » (bleu foncé) découvert par Hellot.
Le 3 Mai 1751 : décès d’Orry de Fulvy, en 1752, le célèbre bleu turquoise, l’un et l’autre tiré du cobalt.
1752, c’est aussi l’arrivée de Gilles Dubois (à nouveau) avec Jean-Baptiste Chanou, ils viennent tout deux de Tournai, avec le secret de la fabrication de la porcelaine dure, en fait ils sont envoyés par Peterinck pour espionner et débaucher des ouvriers qualifiés pour la manufacture de Tournai. Deux sculpteurs de Vincennes, Jean-Pierre Varion et Jean Chaponnet, partent de la manufacture, Varion sera arrêté, Chaponnet arrivera à Tournai en 1753.
En 1753, la marquise de Pompadour y intéresse le roi qui devient l’un des principaux actionnaires, elle était désireuse de devenir l’amie du Roi : la fabrique devient « manufacture royale de porcelaine », elle commençait sa carrière officielle, employant d’une manière habituelle, la marque des deux « L » entrelacés d’une ou deux lettres de l’alphabet correspondant aux années successives.
Jean-Claude Duplessis, employé depuis 1748, et Jean-Jacques Bachelier, en poste depuis le 1er Janvier 1751 furent confirmés dans leurs fonctions
1751 : Engagement de Hendrik Van Hulst comme conseiller artistique, le changement de style fut immédiat.
Avril 1754: décès de Van Hulst, le projet d’engager Falconet pour promouvoir le biscuit est envisagée
En 1756, Vincennes est transféré à Sèvres. la grande habileté des céramistes de Vincennes, c’est d’avoir compris et exploité au maximum la qualité primordiale de la matière qu’ils traitaient.
SÈVRES. En 1756, la manufacture de Vincennes est transférée à Sèvres, elle fut installée à grands frais dans le parc du Château de la Guyarde, ancien domaine du musicien Lulli; mais ses affaires restaient précaires, et il fallut pour la sauver que le roi la rachetât, le premier octobre 1759, et la fit exploiter pour son compte en lui versant une subvention annuelle. « Hellot » fut attaché de 1751 à 1766 à Sèvres, et « Macquer » adjoint à ce dernier à partir de 1757.
De 1757 à 1766, le rose vif connu sous le nom de « rose Pompadour » a joui d’une grande vogue. Puis viennent le jaune-jonquille, plus rare, le violet-pensée, le vert pomme, posés sur la couverte.
L’or enfin (privilège si âprement défendu par Vincennes) employé en épaisseur, bruni au clou, joue un rôle prépondérant dans la palette de Sèvres.
Pendant toute le XVIIIe siècle une pléiade d’artistes attachés à la manufacture, ou collaborant étroitement à ses travaux, assurèrent la valeur de sa production.
1750-1769, c’est l’apogée de la pâte tendre, époque originale de la porcelaine française qui se dégage de l’influence de la Saxe et de l’Orient, celle où triomphent les peintures d’oiseaux et de fleurs.
Les paysages polychromes ou en camaieu pourpre, bergeries et scènes galantes, les sujets marins ou militaires peints par des artistes spécialisés dans ce genre, les jeux d’enfants, les groupes d’amours d’après Boucher, les sujets empruntés à la peinture contemporaine complètent le répertoire habituel.
Les céramistes de Sèvres, parvenus à une très grande habileté dans le façonnage de la pâte tendre, réussirent, en dépit de son manque de plasticité, à créer des pièces décoratives, donnant de plus en plus d’importance à l’ornementation modelée.
Après 1751, l’emploi du biscuit mat, afin de laisser au modelé toute sa finesse, permit à Sèvres d’établir de parfaites réduction des œuvres de la sculpture contemporaine.
De 1771 à la fin du siècle, la fabrication de la pâte tendre se poursuivit parallèlement à celle de la pâte dure, et elle fut même bien souvent préférée pour les luxueuses décorations de tables en raison de la richesse de sa palette.
Vers 1780 une tentative curieuse fut faite par l’émailleur Jean Cotteau pour adapter au décor de la porcelaine tendre les émaux translucides sur paillons d’or. On appliqua ce décor à la toilette que Marie Antoinette offrit à la future impératrice de Russie.
Se prêtant si bien aux décors les plus riches, la porcelaine tendre garda quelque faveur tant que se prolongèrent à la manufacture les formes Louis XV. Mais le style antique lui convenait mal et marqua son déclin. Elle disparut peu à peu devant la porcelaine dure dont la pâte et les émaux ne cessaient de se perfectionner. Nous savons que Sèvres essaya de refaire de la porcelaine tendre vers le milieu du 19ième. Elle demanda la formule à Tournai, elle reçu que de très vaques indications, de ce fait, la manufacture de Tournai protégeait certainement la production de Saint-Amand, qui produisait de très nombreuses pièces décoratives en porcelaine tendre (dans le goût de Sèvres)

 La porcelaine de Chelsea (1740-1784)

La porcelaine de Chelsea viendra un jour de 1740, elle est installée dans un faubourg de Londres, c’est un orfèvre qui fonde celle-ci, un certain Sprimont, la manufacture est privée et le restera durant toute son histoire. Elle utilise au début de la porcelaine tendre qu’elle laisse la plupart du temps en blanc, le reste de la production est inspirée de Meissen. Vers 1758, Sprimont ajoute de la poudre d’os dans sa pâte pour produire de la « bone china », il adopte un style rocaille inspiré de Vincennes, les sujets sont inspirés des gravures du XVII et XVIII, comme l’herbier de sir Sloane ou les gravure d’Edwards. La maunufacture est racheté par Derby, elle fermera ses portes en 1784.

La Porcelaine de Tournai (1751 – 1890)

Fin 1750, début 1751 : Un certain François-Joseph Peterinck, né à Lille en 1709, marchand de charbon à Ath et ancien officier de l’armée française, marié à Anne-Marie Deswattines, rachète la manufacture de faïence de Carpentier pour y fabriquer en plus de la faïence, de la porcelaine tendre. Lors de la vente de la faïencerie, Carpentier a sans nul doute présenté les frères Dubois qui étaient employés chez son beau-frère Dorez (faïencier à Valenciennes et à Saint-Amand). Avec des idées techniques et innovatrices, et un capital propre, il déniche les frères Dubois (céramistes célèbres) et en fait des associés. Les frères y travaillaient depuis 1749.
Les frères Dubois transfert des manufactures de Saint-Cloud, Chantilly, Vincennes et Valenciennes, travaillent à Saint-Amand dans la manufacture que dirige Pierre-Barthelemy Dorez, beau-frère de Carpentier.
Un contrat est élaboré entre Robert Dubois, l’aîné tourneur et Peterinck. Les Dubois apportent « Arts et sciences » dans la composition de la pâte et des couleurs (tant en porcelaine qu’en faïence).
1751 : Peterinck présente à Charles de Lorraine un lustre de porcelaine (fabriqué par les Dubois) composé de deux étages, entrelacé de 16 branches, la quantité de fleurs est considérable. Il obtient un monopole de 30 ans par le gouverneur Général (Charles de Lorraine).
1751 : Caillat venu de Vincennes vend les secrets des couleurs à Péterinck, Caillat fera de même un peu plus tard à Chantilly. Gilles Dubois ne reste pas dans la manufacture Tournaisienne et part à Vincennes en 1752 avec son camarade cadet Chanou (Henri Florentin), où il propose la recette de la porcelaine pâte dure.
Robert Dubois apparaît seul et est mentionné comme directeur de la manufacture où il s’occupait personnellement de mouler, tourner et de surveiller les cuissons.
En 1752, le Prince Charles de Lorraine, gouverneur des Pays-Bas accorde à la manufacture de Tournai le titre d’Impériale et royale, il est autorisé des placer les armes de sa Majesté, il est autorisé également à choisir une marque spécifique pour la porcelaine de Tournai. Peterinck choisi la Tour symbole de Tournai. Cette marque est utilisée jusqu’en 1763, ensuite on retrouvera les épées croisées et croisettes.
On retrouvera aussi dans la manufacture des artistes comme Nicolas Gauron, Antoine Gillis,…
François Carpentier : érige l’usine de faïence au quai des Salines 1750
Borne : Peintre sur faïence à Rouen (25 ans) arrive à Tournai en 1752. Excellent peintre sur faïence (bibliques et mythologiques) Signature et date deux grands plats ronds représentant l’un Vénus et Adomis (1736), l’autre les 4 saisons (1738), il quitte Rouen pour Sinceny (1 an) puis arrive à Tournai avec fils, frère et 2 autres compagnons (tous peintres sur faïence).
1755 : Borne part de la manufacture de Tournai vers Mons et emporte avec lui les moules. Il serait revenu à Tournai ? (décède en 1772)
6 mai 1755 : Arrivée d’un nouveau chef des peintres dénommé Cardon de Bertauvillet.(originaire de Soissons), il est le directeur des peintres en porcelaine et faïences Japonées
Jean-Claude Cardon de Bertauvillet fournit les compositions des couleurs de Saxe, de la dorures et d’autres secrets. Jean-Claude arrive directement de Strasbourg, il aurait reçu ces secrets de Johann-Gottlieb Roth (peintre à Strasbourg) qui lui-même les aurait reçus quand il travaillait avec A-F Von Lowenfinck à Meissen et Höechst (de 1747 à 1748)
1756 : Peterinck est ruiné par la mise au point de la pâte tendre et il se voit dans l’obligation s’associer avec deux bailleurs de fonds (Caters et Van Schoor) Peterinck reste propriétaire pour 1/3 de la manufacture.
1756 : Antoine Gillis né à Dôle (travaillait à Valenciennes) il a oeuvré sur la sculpture de la Chaire de Vérité de la Cathédrale de Tournai, il y travailla jusqu’en 1764
On retrouve Robert Dubois à Chantilly en 1758 avec plusieurs ouvriers de Tournai, dont son beau-frère Cerisier présent avec lui depuis le début.
1769 : Robert Dubois décède à Chantilly à l’age de 60 ans(dans l’Oise)
1774 : Gilles Dubois décède à Pontoise à l’age de 61 ans
1758 : Nicolas GAURON est chef d’atelier des modeleurs et acheveurs jusqu’en 1764, avant, il travaillait comme modeleur à Mennecy-Villeroi (1753) et 1754 à Vincennes!! 1761 : Peterinck refuse de divulger les secrets de la pâte tendre à ses associés, il sera emprisonné.
1762 : Peterinck est remis en liberté grâce à l’intervention du Comte Cobenzl
1763 : La direction artistique est sous Michel-Joseph Duvivier, il était spécialisé dans la peinture des paysages fluviaux et des oiseaux échassiers aux couleurs imaginaires. C\’est la période de la perfection technique, des anses torsadés et des fretels composés. Les décors sont réhaussés d\’or ciselés. Les dégradés sont utilisés, les camaïeux pourpre ou vert, les amours de Boucher, les fleurs, les paysages fluviaux ou marins, les oiseaux de fantaisies, les légumes, etc…
31 janvier 1768, le Directeur artistique de la manufacture de Tournai, Michel-Joseph Duvivier reçoit la marque honorifique de Charles de Lorraine, Gouverneur des Pays-Bas, qui sera contesté…
Charles de Lorraine possède sa propre manufacture de porcelaine au château de Tervuren, dans la Cour Brûlée (ancien palais des Ducs de Bourgogne), un atelier de peinture décorative et de petit feu sur porcelaine y est installé, 5 personnes y travaillent, la direction de cette petite manufacture est dirigé par Georg-Christoph Lindemann, 2 peintres, 1 mouleur et 1 manoeuvre. Pourquoi cette précision sur cette manufacture ? et bien, le moulin et le four furent livré en 1768 par la manufacture de Tournai et les secrets de fabrication et les moules ont été donnés aux Gouverneur, d’où la confusion entre Tournai et Tervuren, de plus des porcelaines blanches étaient expédiées pour y être décorées. Destruction de cette Cour Brûlée en 1774.
Un service de table apparu en Allemagne et apporte de précieux renseignements…
Le service du Prince de Starhemberg, offert par Charles de Lorraine et successeur de Cobenzl (1770-1783. Un ensemble de 68 pièces dont certaines sont signées par Lindemann et/ou marquées par la Croix de Lorraine. La bordure des pièces est divisée par quatre réserves décorées de bouquets de fleurs et alternées par des quadrillages lie de vin. Le centre entouré d’une rocaille verte, est orné de paysages finement peints dans le goût des réalisations de Lindemann à Nymphenburg, par contre les fleurs sont moins réussies (autres peintres ?). L’or est également plus plat, il existe un ou des autres services où le quadrillage lie de vin est séparé par des guirlandes fleuries en or.
Lindemann Georg-Christoph né à Dresde, en Allemagne. Chef des peintres à Nymphenburg de 1758 à 1760, puis à la manufacture de Höchst.
Charles de Lorraine : meurt en 1780, son Château est démoli un an plus tard.
Cobenzl (comte) : mécène de la manufacture de Tournai, il réside à l’hôtel Mastaing à Bruxelles, décède en 1770. Un inventaire mortuaire est établi :
378 pièces décor de fleurs et bords dorés
12 assiettes décorées de fleurs brunes (manganèses ?)
12 assiettes fond blanc et fleurs vertes
Statuettes et groupes en grand nombre
Le service commandé par Cobenzl (entre 1763 et 1770) est décoré d’un papillon en bleu représenté dans un médaillon cerné d’une guirlande grecque or, le galon reprend cette guirlande grecque et est souligné de fleurs de lys réhaussé d’un or gravé d’une belle épaisseur (plusieurs centaine de pièces) On retrouve dans un bon de commande de 1765 : 220 pièces dont 44 compotiers de 11 formes différentes.
Période faste 1770 – 1776
1771 : François de la Musellerie est premier peintre de la manufacture.
La manufacture possède un magasin à Cadix en Espagne et un autre à Amsterdam. Exportation vers la Russie.
Pendant quelques cinquante année, le directeur artistique restera le même à savoir Joseph Mayer.
1775 : Les formes rocailles sont abandonnées, les formes et lignes plus rigides et plus simple sont adoptés. Les décors deviennent plus simple et légers.
1776-1790 : La manufacture de Tournai envoie de la porcelaine blanche, blanche et bleue vers La Haye pour y être décorée en polychromie petit feu. La manufacture de La Haye est dirigée par Antoon Lyncker.
Le Duc d’Orléans, cousin du Roi Louis XVI commande un service de 1600 pièces décoré d’oiseaux copiés de l’histoire naturelle des oiseaux de Buffon. Ce service ne sera jamais payé !
1798 : Peterinck vend la manufacture à une de ses filles, Amélie, mariée à l’avocat Jean-Maximilien de Bettignies. Assiette de mariage de Amélie et Jean-Maximilien (1783). Peterinck meurt en 1799 à l’age de 80 ans.
En 1800, les formes sont plus simples, moins raffinées, le marché devient plus vaste, la manufacture s’oriente vers la production en séries.
Jean-Maximilien décède en 1802, sa femme Amélie dirige l’usine jusqu’en 1808, là, elle cède la manufacture a trois de ses huit enfants, Henri, Olympe et Nathalie, jeune épouse de Jean-Batiste Ragon qui prendra la direction. Un certain Maurice Saint-Léger prendra part dans la nouvelle société dénommée « Ragon, de Bettignies et Cie », la faillite sera prononcée en 1814. Des représentants du Tribunal de Commerce sont envoyés pour y surveiller et diriger les opérations de la manufacture, Charles le Coq est administrateur provisoir et invite le nouveau souverain Guillaume 1er et les commandes de porcelaine s’en suivent. Un grand service comprenant 79 douzaines d’assiettes plates décorées de guirlande grecques sur le bord, et porte au centre le chiffre royal W surmonté d’une couronne (W = Willem).
En 1815, le syndic vend l’usine à Olympe de Bettignies, 2 ans plus tard son frère Henri la lui rachète (1817), il la gardera pendant 33 ans (1850), il la vendra à la Société Boch et Frères.
Vers les années 1830, la clientèle commence à redemander à la manufacture des pièces dans le style de 1760 et celle-ci refait des assiettes chantournées et godrons.
Au XIX, la manufacture s’est spécialisée dans la réalisation de services destinés à des corporations ou des gildes. Les sociétés de tirs d’archers, d’arbalétriers et arquebusiers sont ses principaux clients. De cette période on retrouve également les motifs avec chiffres.
La France instaure un droit d’entrée prohibitif pour la production de Tournai, afin d\’y remédier, Henri de Bettignies crée un dépôt puis une fabrique à Saint-Amand-Les-Eaux (1817) C’est son jeune frère Maximilien qui en prendra la direction. Une autre manufacture preNdra le jour à Saint-Amand (grâce a des transfuges tournaisiens), on y retrouve un ancien peintre et marchand de porcelaine de Tournai, François Bastenaire et un associé Piat Dorchies. Bastenaire part pour Paris en 1819. Fauquez à quitté Tournai début 19ième vers Saint Amand.
Vers 1820 Henri de Bettignies demande au Roi Guillaume 1er d’acquérir un service de luxe, le service est nommé « aux grands oiseaux » pour le différencier des oiseaux de Buffon commandé par Le Duc d’Orléans (1787). Une partie de ce service a été peint par Joseph Mayer (1825). Ce service fût offert à Charles le Coq de Pletincx.
Dorchies vend la manufacture en 1833 à Triboullet (sous directeur de Sèvres) qui la revendra en 1837 à Maximilien de Bettignies. La manufacture installé sur la butte du moulin des Loups, elle produisit de la porcelaine tendre, ayant le même procédé de fabrication, elle sera également confondue avec celle de Tournai. On y fabriquera également de la faïence stannifère.
La porcelaine tendre de Saint-Amand. Eugénie (Impératrice des Français), la Reine Victoria et la famille royale des Pays-Bas sont des clients de la manufacture. Vers 1860, les deux fils de Maximilien-Joseph sont formés à l’école de porcelaine de Sèvres, grâce à leur savoir faire, il se lance dans la fabrication de faïence fine, il décède en 1865. Les deux fils ; Maximilien et Henri poursuivent les affaires familiales.
1880, la manufacture de Saint-Amand est vendue à des Brasseurs qui se consacrent uniquement à la faïence fine.
Revenons à la manufacture tournaisienne, vers 1850, Hubert Dasseborne qui travaille depuis 1829 dans les faïenceries Boch est nommé directeur de la manufacture tournaisienne, et recrute des ouvriers dont le célèbre Jean-Baptiste Mouzin (Imprimeur, décorateur). C’est bien dans cette période que l’on retrouvera les pièces avec décors posés par décalcomanie, tels que décors de singes, paysages, enfants.
1875, Hubert Dasseborne décède et la manufacture reste quatre années sans directeur, le bilan est déficitaire.
En 1882, un Parisien Charles Levy est nommé directeur, il se réoriente vers la porcelaine dure, mais continue la tendre. La chute est inévitable, les actionnaires déposent le bilan le 15 juillet 1889. Kéramis rachète des moules et planches gravées. Les ouvriers sont dirigés vers la manufacture de Sarreguemines.
Dernière cuisson le 21 août 1890.

Musée de Mariemont – Les Arts Décoratifs à Tournai – Cinquantenaire à Bruxelles.

Lecture
E. Soil de Moriame : La manufacture Impériale et Royale de Porcelaine de Tournai.
A.M. MARIEN-DUGARDIN : Porcelaines de TOurnai.
DEROUBAIX : Les porcelaines de TOurnai du Musée de Mariemont.